« J’ai entendu Anas dire : « Le Messager d’Allah a dit : « Les péchés majeurs sont : associer les autres à Allah (Shirk), désobéir à ses parents, tuer une âme (meurtre) et parler faussement. »
Le Livre du Combat [L'Interdiction de l'Effusion de Sang] - Sunan an-Nasa'i
Référence du Hadith : Sunan an-Nasa'i 4010
Analyse Textuelle
Ce hadith profond énumère les péchés les plus graves en Islam, commençant par le shirk (associer des partenaires à Allah) et culminant avec le faux discours. Le placement du meurtre parmi ces péchés cardinaux souligne la sainteté de la vie humaine dans la loi islamique.
Commentaire Savant
Les savants de l'Islam ont unanimement convenu que ces quatre péchés constituent les offenses les plus odieuses contre Allah et Sa création. Le meurtre est particulièrement souligné car il viole le droit divin à la vie accordé par Allah seul.
Ibn Hajar al-Asqalani explique que le meurtre est listé immédiatement après le shirk et la désobéissance aux parents car il représente la transgression ultime contre les droits humains, détruisant le tissu même de la société.
Al-Qurtubi note que la séquence démontre une hiérarchie des obligations : d'abord envers Allah, puis envers les parents, puis envers les autres êtres humains, et enfin envers la vérité elle-même par un discours honnête.
Implications Légales
En jurisprudence islamique, le meurtre illégal nécessite à la fois une punition mondaine et une responsabilité divine. Le meurtrier doit faire face au qisas (rétribution légale) dans ce monde, à moins d'être pardonné par les héritiers de la victime, et devra répondre à Allah dans l'Au-delà.
Ce hadith sert de fondement au droit pénal islamique concernant l'homicide, l'établissant comme l'un des rares crimes pour lesquels la peine capitale peut être prescrite lorsque toutes les conditions légales sont remplies.
Dimensions Spirituelles
L'inclusion du meurtre parmi les péchés majeurs rappelle aux croyants que préserver la vie est l'un des objectifs primaires de la loi islamique (maqasid al-shariah). La prise d'une vie innocente nie le but même de la création et perturbe l'équilibre divin.
L'Imam al-Ghazali observe que chaque péché majeur corrompt un aspect fondamental de l'existence humaine : le shirk corrompt la foi, la désobéissance aux parents corrompt l'ordre social, le meurtre corrompt la vie elle-même, et le faux discours corrompt la vérité.