أَخْبَرَنَا قُتَيْبَةُ بْنُ سَعِيدٍ، قَالَ حَدَّثَنَا أَبُو الأَحْوَصِ، عَنْ أَبِي إِسْحَاقَ، عَنْ عَمْرِو بْنِ الْحَارِثِ، قَالَ مَا تَرَكَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم دِينَارًا وَلاَ دِرْهَمًا وَلاَ عَبْدًا وَلاَ أَمَةً إِلاَّ بَغْلَتَهُ الشَّهْبَاءَ الَّتِي كَانَ يَرْكَبُهَا وَسِلاَحَهُ وَأَرْضًا جَعَلَهَا فِي سَبِيلِ اللَّهِ ‏.‏ وَقَالَ قُتَيْبَةُ مَرَّةً أُخْرَى صَدَقَةً ‏.‏
Traduction
Il a été rapporté que 'Amr bin Al-Harith a dit

« Le Messager d’Allah n’a pas laissé derrière lui un dinar ni un dirham, ni aucun esclave, homme ou femme ; sauf son mulet blanc qu’il montait, son arme et une terre qu’il a laissée pour être utilisé dans le sentier d’Allah. (L’un des narrateurs) Qutaibah a dit un jour : « Dans la charité. »

Comment

Le Livre des Dotations - Sunan an-Nasa'i 3594

« Le Messager d'Allah n'a laissé ni Dinar ni Dirham, ni aucun esclave, homme ou femme ; sauf sa mule blanche qu'il montait, ses armes et un terrain qu'il a laissé pour être utilisé dans la cause d'Allah. » (L'un des narrateurs) Qutaibah a dit à une occasion : « En charité. »

Commentaire sur l'Héritage du Prophète

Ce noble hadith démontre le caractère sublime et le détachement complet des biens mondains manifesté par le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui). Il a quitté ce monde sans laisser de richesse matérielle de valeur significative, incarnant la description coranique de la vie mondaine comme « seulement amusement et jeu » (6:32).

L'exclusion des dinars et dirhams indique qu'il n'a laissé aucune monnaie, tandis que la mention d'aucun esclave homme ou femme montre sa liberté de posséder des êtres humains comme propriété. Ses seules possessions étaient des objets utilitaires : une mule pour le transport, des armes pour la défense, et un terrain dédié à des fins charitables.

Interprétation Savante des Objets Restants

La mule blanche (Al-Duldul) n'était pas gardée pour le luxe mais comme un moyen de transport nécessaire pour ses devoirs. Ses armes étaient essentielles pour la protection de la communauté musulmane. Plus significativement, le terrain mentionné n'était pas une propriété personnelle mais une dotation (waqf) désignée pour des causes charitables, comme clarifié par la formulation alternative du narrateur Qutaibah « en charité ».

Cette dotation a établi le précédent pour les fondations charitables islamiques, où la propriété est dédiée de façon permanente à des fins religieuses ou charitables, assurant une récompense continue pour le donateur. L'exemple du Prophète enseigne que la richesse doit servir des buts supérieurs plutôt que l'accumulation personnelle.

Implications Légales et Spirituelles

Les savants déduisent de ce hadith que les prophètes ne laissent pas d'héritage au sens conventionnel, comme confirmé par la déclaration du Prophète : « Nous, prophètes, ne laissons pas d'héritage ; tout ce que nous laissons est charité. » Cela établit le principe que tout ce qui reste après le décès d'un prophète devient propriété publique pour le bénéfice de la communauté musulmane.

Cette narration sert également de leçon profonde dans le zuhd (ascétisme), enseignant aux musulmans de maintenir une relation équilibrée avec les biens mondains, en les utilisant comme des moyens pour remplir des responsabilités plutôt que comme des fins en soi. La succession du Prophète reflète une confiance parfaite dans la provision divine et un dévouement complet à servir la cause d'Allah.