« J'ai entendu le Messager d'Allah dire : « Ce qui est légal est clair et ce qui est illégal est clair, et entre les deux, il y a des choses qui ne sont pas aussi claires. Je vais vous faire une parabole à ce sujet : en effet, Allah, le Puissant et le Sublime, a établi un sanctuaire, et le sanctuaire d'Allah est ce qu'Il a interdit. Quiconque s'approche du sanctuaire est voué à le transgresser, Ou il a dit : « Quiconque broute autour du sanctuaire y transgresse bientôt, et quiconque se livre à des choses qui ne sont pas claires, il transgressera bientôt au-delà des limites »,
Commentaire du Hadith : Les Choses Claires et Imprécises
Cette narration profonde de Sunan an-Nasa'i 4453, trouvée dans Le Livre des Transactions Financières, présente un principe juridique islamique fondamental distinguant entre les choses clairement licites (halal), clairement illicites (haram) et les matières ambiguës (mushtabihat).
Explication de la Parabole du Sanctuaire
L'analogie du Prophète concernant le sanctuaire d'Allah représente les limites de l'interdiction divine. Tout comme les animaux qui paissent près d'une zone protégée risquent de pénétrer dans un territoire interdit, les humains qui s'engagent dans des matières douteuses risquent de transgresser des interdictions claires.
Les savants interprètent cela comme un avertissement contre un légalisme excessif en cherchant des échappatoires, soulignant que la vraie piété réside dans l'évitement non seulement de ce qui est clairement interdit mais aussi des matières qui approchent de l'interdiction.
Application Pratique dans les Transactions Financières
Dans les transactions commerciales, ce principe exige que les musulmans évitent les transactions présentant même de légers éléments d'incertitude (gharar) ou de ressemblance avec l'intérêt (riba), même si elles sont techniquement permises par interprétation légale.
L'approche sage est de maintenir une marge de sécurité par rapport aux matières douteuses, car le Prophète a enseigné que "celui qui évite les matières douteuses se préserve en ce qui concerne sa religion et son honneur."
Consensus des Savants
Des commentateurs classiques comme l'Imam Nawawi ont souligné que ce hadith établit le principe de "bloquer les moyens" (sadd al-dhara'i), où les matières menant à des fins interdites doivent être évitées même si elles ne sont pas explicitement interdites.
Cette approche protège à la fois la spiritualité individuelle et l'ordre social en créant des limites claires qui empêchent un déclin moral et juridique graduel.