« Al-Ashtar et moi sommes allés voir Ali (qu’Allah l’agrée) et lui avons dit : « Le Prophète d’Allah vous a-t-il dit quelque chose qu’il n’a pas dit à tous les gens ? » Il a dit : « Non, sauf ce qu’il y a dans ma lettre. » Il tira de son épée une lettre qui disait : « La vie des croyants est égale en valeur, et ils sont un contre les autres, et ils se hâtent de soutenir l’asile accordé par le plus petit d’entre eux. Mais aucun croyant ne peut être tué en retour d’un mécréant, ni celui qui a une alliance pendant que son accord est en vigueur. Quiconque commet une offense est alors la faute sur lui-même, et quiconque donne refuge à un délinquant, alors la malédiction d’Allah, des anges et de tout le peuple sera sur lui.
Le Livre des Serments (qasamah), de la Rétaliation et du Prix du Sang
Sunan an-Nasa'i - Référence du Hadith : Sunan an-Nasa'i 4734
Analyse Textuelle
Ce noble hadith de l'Émir des Croyants 'Ali ibn Abi Talib contient des principes fondamentaux de la jurisprudence islamique concernant la sainteté de la vie et les règles régissant la rétaliation et la protection.
Commentaire Savant
« Les vies des croyants sont égales en valeur » établit le principe d'équivalence dans la diyah (prix du sang) et la qisas (rétaliation) parmi les musulmans, indépendamment du statut social ou de la richesse.
« Ils sont un contre les autres » signifie l'unité de la communauté musulmane dans les droits et les responsabilités, où tous se tiennent ensemble comme un seul corps en matière de justice.
« Ils se hâtent de soutenir l'asile accordé par le moindre d'entre eux » souligne la responsabilité collective d'honorer la protection accordée par tout musulman, renforçant la cohésion sociale.
« Aucun croyant ne peut être tué en échange d'un mécréant » établit que la vie d'un musulman ne peut être prise en rétaliation pour avoir tué un non-musulman, en raison de la différence de statut légal.
« Ni celui qui a un pacte tant que son pacte est en vigueur » protège les dhimmis et ceux sous traité, honorant les obligations contractuelles islamiques.
« Quiconque commet une offense, alors le blâme est sur lui-même » affirme la responsabilité individuelle dans le droit pénal islamique, où chaque âme porte son propre fardeau.
L'avertissement final concernant l'octroi de sanctuaire aux délinquants sert de dissuasion sévère contre l'obstruction à la justice, invoquant la censure divine et communautaire.
Implications Juridiques
Ce hadith constitue la base des décisions dans les chapitres sur la qisas, la diyah et les relations internationales dans les ouvrages classiques de fiqh. Des savants comme l'imam Shafi'i et l'imam Malik ont déduit de cela la règle qu'un musulman n'est pas tué pour avoir tué un harbi (combattant non musulman) ou un kafir dhimmi, bien qu'une compensation puisse être due.