« Le Prophète est venu me rendre visite quand j’étais à La Mecque. J’ai dit : « Ô Messager d’Allah, est-ce que je lègue tout mon argent ? » Il a dit : « Non. » J’ai dit : 'La moitié ?' Il a dit : « Non. » J’ai dit : « Un tiers ? » Il a dit : « (Léguer) un tiers, et un tiers, c’est beaucoup. Si vous laissez vos héritiers indépendants de leurs moyens, c’est mieux que si vous les laissez pauvres et tendant la main aux gens.
Le Livre des Testaments - Sunan an-Nasa'i 3627
« Le Prophète est venu me rendre visite alors que j'étais à La Mecque. J'ai dit : 'Ô Messager d'Allah, dois-je léguer tout mon argent ?' Il a dit : 'Non.' J'ai dit : 'La moitié ?' Il a dit : 'Non.' J'ai dit : 'Un tiers ?' Il a dit : '(Lègue) un tiers, et un tiers, c'est beaucoup. Si tu laisses tes héritiers indépendants financièrement, c'est mieux que si tu les laisses pauvres et tendant la main aux gens.' »
Commentaire sur le Hadith
Ce noble hadith établit la limite maximale pour les legs testamentaires à un tiers du patrimoine, tel qu'établi par le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) lui-même. La réduction progressive du patrimoine complet à la moitié puis au tiers démontre la considération minutieuse du Prophète pour les intentions charitables et les droits des héritiers légaux.
La phrase « un tiers, c'est beaucoup » sert d'avertissement contre les legs excessifs qui pourraient désavantager les héritiers légitimes. La loi islamique de l'héritage priorise la sécurité financière des membres de la famille immédiate, et ce hadith souligne que préserver leur dignité et leur autosuffisance prime sur les dons charitables volontaires.
La sagesse derrière cette règle assure un équilibre entre la réalisation des désirs philanthropiques par les legs et l'accomplissement de la responsabilité primaire envers les membres de la famille. Laisser les héritiers financièrement sûrs les empêche de devenir dépendants des autres, ce qui s'aligne avec le principe islamique de maintenir l'honneur personnel et familial.
Règlements Juridiques Dérivés
Le legs maximum autorisé est d'un tiers du patrimoine net après les frais funéraires et les dettes.
Les legs dépassant un tiers nécessitent le consentement des héritiers légaux après la mort du testateur.
L'obligation primaire envers les héritiers prime sur les dons charitables volontaires.
La règle s'applique quelle que soit la taille du patrimoine, qu'il soit grand ou petit.
Perspectives Savantes
L'imam al-Nawawi commente que ce hadith démontre la sagesse du Prophète en guidant progressivement le questionneur vers le montant approprié, enseignant par le dialogue plutôt que par un commandement immédiat.
Ibn Hajar al-Asqalani note que l'interdiction de léguer plus d'un tiers s'applique même si les héritiers sont riches, car la règle est basée sur le principe de préserver les droits de succession plutôt que sur un besoin immédiat.
Les savants contemporains soulignent que cette règle encourage à planifier ses dons charitables durant sa vie plutôt que de compter excessivement sur les legs posthumes.