حَدَّثَنَا أَحْمَدُ بْنُ مَنِيعٍ، حَدَّثَنَا أَبُو أَحْمَدَ الزُّبَيْرِيُّ، حَدَّثَنَا إِسْرَائِيلُ، عَنْ إِبْرَاهِيمَ بْنِ الْمُهَاجِرِ، عَنْ مُجَاهِدٍ، عَنْ مُوَرِّقٍ، عَنْ أَبِي ذَرٍّ، قَالَ قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم ‏"‏ إِنِّي أَرَى مَا لاَ تَرَوْنَ وَأَسْمَعُ مَا لاَ تَسْمَعُونَ أَطَّتِ السَّمَاءُ وَحُقَّ لَهَا أَنْ تَئِطَّ مَا فِيهَا مَوْضِعُ أَرْبَعِ أَصَابِعَ إِلاَّ وَمَلَكٌ وَاضِعٌ جَبْهَتَهُ سَاجِدًا لِلَّهِ لَوْ تَعْلَمُونَ مَا أَعْلَمُ لَضَحِكْتُمْ قَلِيلاً وَلَبَكَيْتُمْ كَثِيرًا وَمَا تَلَذَّذْتُمْ بِالنِّسَاءِ عَلَى الْفُرُشِ وَلَخَرَجْتُمْ إِلَى الصُّعُدَاتِ تَجْأَرُونَ إِلَى اللَّهِ ‏"‏ ‏.‏ لَوَدِدْتُ أَنِّي كُنْتُ شَجَرَةً تُعْضَدُ ‏.‏ قَالَ أَبُو عِيسَى وَفِي الْبَابِ عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ وَعَائِشَةَ وَابْنِ عَبَّاسٍ وَأَنَسٍ ‏.‏ قَالَ هَذَا حَدِيثٌ حَسَنٌ غَرِيبٌ ‏.‏ وَيُرْوَى مِنْ غَيْرِ هَذَا الْوَجْهِ أَنَّ أَبَا ذَرٍّ قَالَ لَوَدِدْتُ أَنِّي كُنْتُ شَجَرَةً تُعْضَدُ ‏.‏
Traduction
Abu Hurairah a rapporté que le Messager d’Allah (s.a.w) a dit

« Si vous saviez ce que je sais, alors vous riez peu et vous pleureriez beaucoup. »

Comment

Texte et Référence du Hadith

« Si vous saviez ce que je sais, alors vous ririez peu et vous pleureriez beaucoup. »

Source : Jami' at-Tirmidhi, Chapitres sur le Zuhd, Hadith : Jami` at-Tirmidhi 2313

Contexte et Signification

Cette déclaration profonde du Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) révèle la réalité spirituelle de l'existence qui lui a été dévoilée par la révélation divine. Elle indique que la perception humaine de la vie mondaine est sévèrement limitée par rapport à la connaissance complète accordée aux prophètes.

La « connaissance » mentionnée englobe la véritable nature de ce monde en tant que demeure temporaire, la certitude de l'au-delà, la sévérité du châtiment divin pour la désobéissance, les dangers subtils des péchés et l'immense responsabilité qui attend chaque âme.

Commentaire Savant

L'imam al-Tirmidhi place ce hadith dans ses « Chapitres sur le Zuhd » (Ascétisme) pour illustrer l'attitude appropriée envers la vie mondaine. Les savants expliquent que le rire excessif provient souvent de l'insouciance des réalités ultimes, tandis que les pleurs naissent de la prise de conscience de son état spirituel et de la gravité de l'Au-delà.

Les commentateurs classiques notent que cela n'interdit pas la joie légitime mais met en garde contre l'immersion dans les divertissements mondains qui distraient des obligations spirituelles. L'approche équilibrée consiste à maintenir un cœur conscient des réalités divines tout en remplissant les responsabilités mondaines avec une intention appropriée.

Implications Spirituelles

Cet enseignement cultive le « zuhd » - non pas un abandon complet du monde, mais plutôt un détachement de sa valorisation au-dessus des quêtes spirituelles. Il encourage à développer un cœur doux, réceptif à la vérité et conscient de la nature transitoire de l'existence terrestre.

Les pleurs mentionnés ne sont pas de simples pleurs physiques mais incluent les « pleurs du cœur » - un état de conscience constante, d'humilité et de préoccupation pour sa position devant Allah. Cette disposition spirituelle protège contre l'arrogance et maintient une perspective appropriée sur les épreuves et les bénédictions de la vie.