« J’étais assis avec le Prophète lorsqu’une femme est venue vers lui et lui a dit : « Ô Messager d’Allah ! J’ai donné une esclave à ma mère en charité et elle est morte. Il dit : « Ta récompense est déjà établie, et ton droit d’hériter d’elle te l’a rendue (cette Sadaqah). » Elle a dit : « Ô Messager d’Allah ! Il y avait un mois de jeûne qui devait lui être imposé, dois-je faire le jeûne pour elle ? Il a dit : « Jeûnez pour elle. » Elle a dit : « Ô Messager d’Allah ! Elle n’a jamais accompli le Hajj, dois-je accomplir le Hajj pour elle ? Il a dit : « Oui, faites le Hajj en son nom. »
Commentaire du Hadith : Le Livre sur la Zakat
Jami' at-Tirmidhi - Référence du Hadith : Jami` at-Tirmidhi 667
Contexte de la Narration
Ce hadith béni démontre la nature complète de la jurisprudence islamique concernant la charité, l'héritage et les obligations posthumes. La question de la femme révèle sa piété et son souci de remplir correctement les devoirs religieux.
Analyse Savante de la Charité
Lorsque la femme a offert une esclave à sa mère en tant que charité (sadaqah), cela constituait un acte de culte valide. Cependant, à la mort de la mère, la charité est revenue à la fille par héritage. Les savants expliquent que la récompense pour la charité reste enregistrée auprès d'Allah, tandis que la propriété physique suit les lois de l'héritage.
L'imam al-Tirmidhi classe cela comme un hadith hasan sahih, indiquant son authenticité solide. La règle démontre que l'intention charitable, une fois accomplie, mérite une récompense divine indépendamment des transferts légaux ultérieurs.
Jeûne et Hajj au Nom du Défunt
La permission du Prophète de jeûner et d'accomplir le Hajj au nom de la mère décédée établit deux principes juridiques importants. Premièrement, les jeûnes obligatoires manqués pour des raisons valides peuvent être accomplis par les héritiers. Deuxièmement, les obligations du Hajj peuvent être remplies par des mandataires lorsque le défunt ne les a pas accomplies.
Les savants classiques comme l'imam al-Nawawi précisent que cela s'applique spécifiquement aux actes obligatoires (fard), et non au culte volontaire. L'école hanafite permet le jeûne au nom du défunt seulement s'il avait fait vœu de jeûner, tandis que d'autres écoles l'étendent aux jeûnes manqués du Ramadan.
Implications Juridiques
Ce hadith forme la base de plusieurs décisions juridiques : la permission de l'accomplissement par procuration pour certains devoirs religieux, la préservation de la récompense spirituelle malgré la réversion matérielle, et l'importance de remplir les obligations impayées du défunt.
Les savants soulignent qu'un tel culte par procuration nécessite une intention sincère et doit être accompli selon les directives islamiques appropriées, garantissant que les actes sont valides et acceptés par Allah.