حَدَّثَنَا أَحْمَدُ بْنُ مَنِيعٍ، حَدَّثَنَا أَبُو مُعَاوِيَةَ، عَنِ الْحَجَّاجِ، عَنِ الْحَكَمِ، عَنْ مِقْسَمٍ، عَنِ ابْنِ عَبَّاسٍ، قَالَ بَعَثَ النَّبِيُّ صلى الله عليه وسلم عَبْدَ اللَّهِ بْنَ رَوَاحَةَ فِي سَرِيَّةٍ فَوَافَقَ ذَلِكَ يَوْمَ الْجُمُعَةِ فَغَدَا أَصْحَابُهُ فَقَالَ أَتَخَلَّفُ فَأُصَلِّي مَعَ رَسُولِ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم ثُمَّ أَلْحَقُهُمْ ‏.‏ فَلَمَّا صَلَّى مَعَ النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم رَآهُ فَقَالَ ‏"‏ مَا مَنَعَكَ أَنْ تَغْدُوَ مَعَ أَصْحَابِكَ ‏"‏ ‏.‏ فَقَالَ أَرَدْتُ أَنْ أُصَلِّيَ مَعَكَ ثُمَّ أَلْحَقَهُمْ ‏.‏ قَالَ ‏"‏ لَوْ أَنْفَقْتَ مَا فِي الأَرْضِ جَمِيعًا مَا أَدْرَكْتَ فَضْلَ غَدْوَتِهِمْ ‏"‏ ‏.‏ قَالَ أَبُو عِيسَى هَذَا حَدِيثٌ غَرِيبٌ لاَ نَعْرِفُهُ إِلاَّ مِنْ هَذَا الْوَجْهِ ‏.‏ قَالَ عَلِيُّ بْنُ الْمَدِينِيِّ قَالَ يَحْيَى بْنُ سَعِيدٍ قَالَ شُعْبَةُ لَمْ يَسْمَعِ الْحَكَمُ مِنْ مِقْسَمٍ إِلاَّ خَمْسَةَ أَحَادِيثَ ‏.‏ وَعَدَّهَا شُعْبَةُ وَلَيْسَ هَذَا الْحَدِيثُ فِيمَا عَدَّ شُعْبَةُ فَكَأَنَّ هَذَا الْحَدِيثَ لَمْ يَسْمَعْهُ الْحَكَمُ مِنْ مِقْسَمٍ ‏.‏ وَقَدِ اخْتَلَفَ أَهْلُ الْعِلْمِ فِي السَّفَرِ يَوْمَ الْجُمُعَةِ فَلَمْ يَرَ بَعْضُهُمْ بَأْسًا بِأَنْ يَخْرُجَ يَوْمَ الْجُمُعَةِ فِي السَّفَرِ مَا لَمْ تَحْضُرِ الصَّلاَةُ ‏.‏ وَقَالَ بَعْضُهُمْ إِذَا أَصْبَحَ فَلاَ يَخْرُجْ حَتَّى يُصَلِّيَ الْجُمُعَةَ ‏.‏
Traduction
Ibn Abbas a rapporté

Le Prophète a envoyé Abdullah bin Rawahah à la tête d’un détachement militaire, ce qui correspondait à un vendredi. Ses compagnons partirent donc de bonne heure et il dit : « Je resterai en arrière pour prier avec le Messager d’Allah, puis je les rejoindrai. » Lorsqu’il a prié avec le Prophète, il l’a vu et lui a dit : « Qu’est-ce qui t’a empêché de partir plus tôt avec tes compagnons ? » Il a dit : « Je voulais prier avec vous puis les rencontrer. » Il dit : « Si tu avais dépensé tout ce qui est sur la terre, tu n’aurais pas acquis la vertu que tu as laissée tôt dans la journée avec eux. »

Comment

Contexte et Signification du Hadith

Cette narration de Jami' at-Tirmidhi (Hadith 527) dans "Le Livre du Vendredi" démontre l'importance primordiale des expéditions militaires dans le cadre défensif de l'Islam. L'intention initiale d'Abdullah bin Rawahah, bien que pieuse, a été supplantée par l'obligation supérieure du jihad lorsqu'il a été spécifiquement mobilisé.

Commentaire des Savants sur les Priorités

Les savants classiques expliquent que la réponse du Prophète établit un principe fondamental : les obligations communautaires spécifiques (fard kifayah) prennent le pas sur les actes de culte généraux lorsqu'ils entrent en conflit. La prière du vendredi, bien qu'obligatoire, pouvait être accomplie plus tard ou raccourcie pendant le voyage, tandis que la préparation militaire nécessitait une présence ponctuelle.

L'imam al-Tirmidhi et les commentateurs ultérieurs soulignent que les paroles du Prophète "si vous avez dépensé [tout] ce qui est sur terre" indiquent qu'aucune quantité d'adoration volontaire ne peut égaler la récompense de participer à un effort défensif organisé lorsque la communauté musulmane est mobilisée.

Règlements Juridiques Dérivés

Les juristes de toutes les grandes écoles déduisent de ce hadith que les soldats mobilisés pour un jihad légitime sont exemptés des obligations de la prière du vendredi si le départ entre en conflit avec l'heure de la prière. L'école hanafite note particulièrement que la préparation militaire constitue une excuse valable pour manquer les prières en congrégation.

Ce jugement s'étend à d'autres obligations communautaires sensibles au temps où le bénéfice de la communauté musulmane l'emporte sur les actes d'adoration individuels, reflétant l'équilibre pratique de l'Islam entre les responsabilités spirituelles et mondaines.

Leçons Spirituelles

L'incident enseigne que la sincérité dans l'adoration doit être associée à la sagesse dans la compréhension des priorités religieuses. Le désir d'Abdullah bin Rawahah de prier avec le Prophète était louable, mais la vertu supérieure résidait dans le renforcement de l'armée musulmane.

Les savants notent que cela illustre comment l'Islam valorise les intentions parallèlement à l'application correcte des connaissances religieuses, garantissant que la piété individuelle sert plutôt qu'elle n'entrave le bien-être communautaire.